Une semaine dans un Village Karen

La population Karen compte environ 322000 membres qui sont pour la plupart originaires du Myanmar. Les karens représentent près de la moitié de la population des tribus montagnardes de Thailande et c'est dans un de ces villages de montagne de que je viens de passer presqu'une semaine.

J'ai eu la chance d'être invitée par la famille d'une des animatrices du centre de Kru Nam. J'ai ainsi pu découvrir le village où les enfants aidés par Kru Nam mais scolarisés dans un internat à Pai, passent leurs vacances.

Dans le village les maisons sont en bois, certains toits sont faits avec des feuilles et l'on cuisine au feu de bois. Les gens vivent de la culture des terres et en ce moment c'est de l'ail qui pousse de partout. Presque tout dans la foret peut être ramassé pour être ensuite cuisiné. J'ai ainsi découvert que l'on pouvait manger de la fougère !
Les gens que j'ai pu rencontrer dans ce village sont d'une infinie gentillesse et m'ont accueilli chez eux les bras grands ouverts et avec ce sourire si paisible sur leur visage. Entre eux, les gens se parlent en Karen qui est une langue complètement différente du thaï, du coup je ne comprenais pas les discussions mais je me laissais bercer par l'ambiance chaleureuse et un peu arrosée d'alcool de riz et de ticlo (thé en karen) des soirées autour du feu.

Un des meilleurs souvenirs de cette semaine restera sans doute la partie de pêche au harpon suivie d'un pique-nique au bord de la rivière. En guise de couverts, des récipients et baguettes faits sur place en bambou et le repas, poissons grillés et "pâtes mama". Un régal !

Mais bien entendu, toutes les bonnes choses ont une fin et il a fallu redescendre sur terre et quitter ce petit coin de paradis, pour accomplir la mission dont j'étais chargée : rendre visite aux enfants scolarisés à Pai afin de pouvoir donner de leurs nouvelles à leurs parrains...

Un Sourire d'Enfant

Sur le dernier message je vous parlais des moments de bonheur qui ponctuent mes journées. Et bien pas plus tard que ce matin j'ai eu l'occasion de contribuer à un moment de pur bonheur...

Pur bonheur pour Aliu qui mourrait d'envie d'aller jouer sur la structure gonflable installée à l'occasion de la journée des Enfants, mais qui une fois les 10 baths (2 centimes d'€) dans la main n'osait pas aller voir le responsable de la structure. Après un petit coup de main de ma part et quelques minutes d'attente pleines d'inquiétude, le voilà qui escalade la structure et que se dessine un magnifique sourire sur son visage.

Instant magique pour moi : contribuer au sourire d'un enfant, avec une petite pointe de culpabilité tout de même : il a été le seul a qui j'ai donné 10 baths.

Les Petits Bonheurs d'une Vie Ordinaire dans un Pays Extraordinaire

Certaines personnes se font du soucis pour moi parce qu'elles croient que je vie dans des conditions difficiles. Je tenais donc à les rassurer. Je suis loin de vivre dans un trou perdu, la preuve en est que je peux réactualiser très régulièrement ce blog !! et la mission est loin d'être aussi difficile que je l'avais imaginé avant d'arriver ici.

Je loge dans les locaux du bureau de l'équipe de Kru Nam à l'intérieur d'un bâtiment en béton. A l'étage, il y a deux chambres, celle de Kru Nam et la mienne. Il s'agit d'une petite chambre très simple avec un matelas, une tringle pour y accrocher des vêtements et une colonne de quatre casiers en plastique pour ranger mes affaires.

Depuis maintenant plus d'un mois, il y a l'eau chaude pour la douche et je dois avouer que ce n'est vraiment pas du luxe ! Avant d'être à Chiang Sean je n'aurai jamais imaginé pouvoir avoir froid en Thailande et avoir besoin d'eau à peu près chaude pour prendre une douche le matin (le soir, s'il n'est pas trop tard, l'eau froide est acceptable !!).

Les personnes que je côtoie sont très gentilles et attentionnées, les gens que je croise sur ma route sourient amicalement et lorsqu'il m'est arrivé de ne plus retrouver mon chemin ils étaient très prompts à m'aider.

Le premier janvier, une petite dame qui habite dans la même rue que moi m'a invité à boire un verre chez elle. Ce n'était pas de l'alcool de riz mais de la bière ! son fils de 29 ans était là aussi et nous avons tous les trois conversé pendant un moment autour d'une bière.

Je dois dire que je n'étais pas très à l'aise de me retrouver comme ça chez une inconnue qui n'arrêtait pas de me faire des compliments tout tant me prenant les mains pour me les masser et qui, si elle en avait eu la possibilité, m'aurait immédiatement marié à son fils !! Mais ça a tout de même un côté très sympathique ! et chose absolument surprenante avant que je parte elle m'a serré dans ses bras !!!

Une autre famille, un autre jour m'a également invité à partager une bouteille de bière, mais cette fois-ci ce n'est pas aussi sympathique. Les deux femmes étaient gentilles, mais l'homme était saoul d'alcool de riz et je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait !!

Presque chaque journée que je passe ici est illuminée par un rayon bonheur, un instant de joie, un moment de tendresse, un fou rire...

L'autre soir par exemple, ce moment était un simple moment de jeu avec une toupie en plastique (envoyée par mon petit frère) partager avec quelques filles du foyer. Le jeu s'est vite transformé en fou rire collectif et contagieux !!

Autre grand moment de joie dans ma vie ici, est l'arrivée de lettres et de colis venant de France. Là je dois avouer que je suis aussi impatiente que les filleuls ouvrant les courrier de leurs parrains. Je peux ensuite montrer les cartes postales ou les photos aux enfants et leur expliquer ce que cela représente pour moi, leur ouvrir une fenêtre sur ma vie en France...

Je tiens donc à remercier de tout coeur les personnes qui m'ont apportés ces instants de joie : MERCI.

Retour sur les Fêtes de Fin d'Année avec les Enfants du Foyer

Les festivités ont commencé le 28 décembre au soir par l’arrivée des enfants du foyer dans les locaux du ‘drop in’ à Mae Sai. Il a fallu caser tout ce petit monde dans les quelques pièces qui composent ce local. Je n’aurais jamais imaginé qu’on pouvait faire dormir autant d’enfants dans une seule pièce !! Bref, tout le monde a fini par trouver une place et par s’endormir pour une nuit plutôt courte !
Le 29 décembre à 6h30, c’est l’effervescence, ça grouille dans tous les sens, j’ai un peu du mal à suivre, chacun s’active, les filles se font maquiller et enfilent leur robe de fête achetée pour l’occasion grâce aux dons des parrains.
Petit à petit, le monde afflue dans la rue, les familles des enfants du foyer arrivent, les enfants et mamans qui fréquentent le ‘drop in’ également.
Puis les festivités commencent par un discourt officiel et un lâcher de ballon.
Chaque personne reçoit un numéro qui lui permettra de participer à la loterie et recevoir un cadeau plus ou moins important (vélo, couvertures, cahiers, stylos, jouets… en tout plus de mille lots achetés ou récoltés grâce aux dons !!). Sur la scène, les enfants offrent des représentations de danse ou de chants, différents jeux sont organisés et puis arrive le moment du repas. Imaginez plus de deux cents personnes venant chercher en même temps un panier repas !!
Tout le monde est rentré bien fatigué mais avec un grand sourire sur les lèvres !

Mais plus encore que cette journée, je crois que les enfants attendaient avec impatience le 31 décembre.
Une nouvelle fois nous avons entassé tous les enfants du foyer dans deux pick-up et nous sommes partis faire un pique-nique près d’une cascade.
Le soir, nous avons envahis un restaurant où nous avons mangé une Moo Kata (sorte de fondue à la viande et au poisson). Le ventre bien remplis les enfants écoutent le concert donné par un des animateurs du foyer, certains ont transformés les baguettes chinoises en baguettes de batterie et battent la mesure sur les tables, d’autres chantent mais tous attendent avec impatience le moment d’échanger les cadeaux.
Le système est simple, chaque animateur devait acheter un cadeau de 200 Bath et chaque enfant un cadeau d’une valeur de 50 Bath. Les cadeaux ont ensuite été numérotés pour être tirés au sort.
Pour Latda et ‘Ball’ entre autres, c’était une grande première et lorsqu’ils étaient dans le magasin avec Kru Nam, ils avaient du mal à comprendre pourquoi ils ne pouvaient pas acheter un cadeau à 20 baths et avec les trente qui restaient s’acheter des friandises. Ils attendaient avec d’autant plus d’impatience cette soirée.

Lorsque Latda a reçu son paquet, il y avait des étincelles dans ses yeux, elle a ouvert avec beaucoup de ferveur et à chaque petit paquet qu’elle sortait de la boîte, elle laissait échapper un cri de joie et riait aux éclats.
De voir autant de joie dans les yeux d’une petite fille qui découvre une écharpe et des friandises dans son paquet m’a ému aux larmes (et même maintenant en vous décrivant ce moment je suis à nouveau bouleversée !!). Elle s’est empressée de partager quelques friandises avec Nathawut et elle m’a généreusement offert un chocolat.
Le paquet que j’avais acheté a été tiré au sort par Kwanggwarn. Elle était très heureuse mais n’a pas voulu ouvrir le paquet tout de suite, sans doute par réserve ! Quelle frustration pour les autres enfants qui voulaient absolument savoir ce qu’il contenait et surtout pour moi qui aurait voulu voir sa réaction lorsqu’elle découvrirait ses présents !
Lorsque tous les présents ont été distribués tout le monde est rentré se coucher les bras chargés de friandises et des étincelles dans les yeux.

Pour moi, malgré le fait que je sois loin de ma famille et de mes amis cette période de fête a été l’une des plus belles. Il y avait tant de simplicité dans cette soirée et tant de joie sur tous les visages. C’était tout simplement magique !

En Bref : la Thaïlande est en deuil

La princesse Galyani Vadhana, soeur du roi de Thaïlande et amie de la France, est décédée des suites d'un cancer abdominal à l'âge de 84 ans. Hospitalisée en juin à l'hôpital Siriraj de Bangkok, elle avait été élevée le 25 décembre à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur pour son rôle dans la promotion de la langue française en Thaïlande et pour l'amitié qu'elle a toujours portée à la France. La soeur du roi avait consacré beaucoup d'énergie à des projets d'éducation, de santé et de développement rural, notamment dans le nord-est de la Thaïlande. Le Palais royal a décrété un deuil de 100 jours durant lequel les membres de la famille royale devront porter l’habit noir. Le gouvernement en a fait de même pour les membres du cabinet et a demandé aux institutions publiques d’observer le deuil pendant 15 jours. Le gouvernement thaïlandais sollicite également la coopération du public et du secteur privé pour notamment refreiner l’organisation de divertissements durant la période de deuil de 15 jours.