vendredi 30 novembre 2007
Le vif du sujet : mes premiers pas dans ma mission.
Loin d’avoir été aussi reposant que le premier trajet, ce deuxième voyage jusqu’à Chiang Saen que j’ai réalisé seule de l’achat du ticket au coup de téléphone à la responsable du foyer lors de mon arrivée, a été d’une longueur infinie et très inconfortable.
N’ayant pas réussi à vraiment dormir je suis arrivée plutôt fatiguée, mais pas le temps de se reposer, après une douche froide revivifiante et un petit déjeuner composé de riz et de gras de porc, je suis amenée à la maison des filles puis au bord du lac où tous les enfants se baignent. Je suis assaillie par une multitude d’enfants qui me regardent avec curiosité avant de retourner à leurs jeux. Quelques enfants restent cependant auprès de moi et essaient d’en savoir un peu plus à mon sujet ou m’entraînent dans leurs jeux.
Les premiers jours ont été bien difficiles ; j’ai eu l’impression d’être une poupée que l’on ballottait d’un endroit à l’autre, je suivais sans comprendre où est-ce que l’on allait, ni ce que l'on allait faire. Mais en même temps, quel bonheur de se laisser guider par ces petites mains qui vous entraînent avec gaieté dans leurs tourbillons de jeux !
Puis, petit à petit, je commence à intégrer les prénoms des enfants et à comprendre ce qu’ils veulent de moi. Les liens se tissent. Certains enfants sont plus faciles à appréhender que d’autres, les plus jeunes notamment, qui viennent naturellement se réfugier sur mes genoux ou jouer avec mes mains ou mes cheveux.
Les moments de préparation des repas ou la confection de petits gâteaux thaïs m’ont permis de faire les premiers pas vers les adolescentes. Le fait que les garçons n’habitent pas au même endroit, ne me facilite pas la tache pour ce qui est de tisser les liens avec eux, cependant les après midis au lac ou les jeux sportifs m’ont permis d’établir le contact.
Il y a toute une partie des enfants que je ne connais pas encore, car ils suivent leur scolarité dans un internat d’une autre ville et ne rentrent qu’à l’occasion de certaines vacances.
Je fais également connaissance avec l’équipe et avec Kru Nam, responsable du foyer. C’est une jeune femme très occupée, mais totalement dévouée à la cause des enfants qu’elle a en charge. Elle sait se montrer disponible et à l’écoute de son équipe et ne manque pas d’avoir à mon égard de petites attentions très touchantes, comme l’achat d’une tasse et de pain de mie ou de croissant pour mon petit déjeuner. Pour l’instant nous communiquons essentiellement en anglais, mais je ne désespère pas d’arriver à avoir de vraies discutions en thaï.
Les autres personnes sont également très sympathiques, nous essayons tant bien que mal de communiquer en mélangeant le thaï, l’anglais et le langage gestuel. Chacun fait des efforts et il nous arrive de beaucoup rire de nos défauts respectifs de prononciation.
A l’heure à laquelle j’écris cette lettre, cela fait à peine plus d’une vingtaine de jours que je vis au foyer mais je commence tout doucement à m’y sentir un peu chez moi, ce qui est loin d’être le cas lorsque je me promène dans la rue ou que l’on assiste à des festivals avec les enfants. Je suis bien souvent la seule « blanche » et je suis dévisagée et observée par tous ceux que je croise. C’est à ces moments que je me sens réellement étrangère. J’espère vivement que cette sensation s’apaisera avec le temps.
Pour l’instant, je suis encore beaucoup plus observatrice et exécutante que source de propositions dans mes relations avec les enfants. Et j’avoue que cela est très frustrant pour moi qui suis diplômée dans l’éducation et l’animation, cela m’a même valu une soirée cafardeuse. Ce n’est vraiment pas évident de se retrouver comme une débutante alors que l’on a de nombreuses années d’expérience ! Mais pour avancer il faut l’accepter et ne pas perdre patience … se dire aussi que cette phase d’observation est essentielle pour que je puisse remplir ma mission.
N’ayant pas réussi à vraiment dormir je suis arrivée plutôt fatiguée, mais pas le temps de se reposer, après une douche froide revivifiante et un petit déjeuner composé de riz et de gras de porc, je suis amenée à la maison des filles puis au bord du lac où tous les enfants se baignent. Je suis assaillie par une multitude d’enfants qui me regardent avec curiosité avant de retourner à leurs jeux. Quelques enfants restent cependant auprès de moi et essaient d’en savoir un peu plus à mon sujet ou m’entraînent dans leurs jeux.
Les premiers jours ont été bien difficiles ; j’ai eu l’impression d’être une poupée que l’on ballottait d’un endroit à l’autre, je suivais sans comprendre où est-ce que l’on allait, ni ce que l'on allait faire. Mais en même temps, quel bonheur de se laisser guider par ces petites mains qui vous entraînent avec gaieté dans leurs tourbillons de jeux !
Puis, petit à petit, je commence à intégrer les prénoms des enfants et à comprendre ce qu’ils veulent de moi. Les liens se tissent. Certains enfants sont plus faciles à appréhender que d’autres, les plus jeunes notamment, qui viennent naturellement se réfugier sur mes genoux ou jouer avec mes mains ou mes cheveux.
Les moments de préparation des repas ou la confection de petits gâteaux thaïs m’ont permis de faire les premiers pas vers les adolescentes. Le fait que les garçons n’habitent pas au même endroit, ne me facilite pas la tache pour ce qui est de tisser les liens avec eux, cependant les après midis au lac ou les jeux sportifs m’ont permis d’établir le contact.
Il y a toute une partie des enfants que je ne connais pas encore, car ils suivent leur scolarité dans un internat d’une autre ville et ne rentrent qu’à l’occasion de certaines vacances.
Je fais également connaissance avec l’équipe et avec Kru Nam, responsable du foyer. C’est une jeune femme très occupée, mais totalement dévouée à la cause des enfants qu’elle a en charge. Elle sait se montrer disponible et à l’écoute de son équipe et ne manque pas d’avoir à mon égard de petites attentions très touchantes, comme l’achat d’une tasse et de pain de mie ou de croissant pour mon petit déjeuner. Pour l’instant nous communiquons essentiellement en anglais, mais je ne désespère pas d’arriver à avoir de vraies discutions en thaï.
Les autres personnes sont également très sympathiques, nous essayons tant bien que mal de communiquer en mélangeant le thaï, l’anglais et le langage gestuel. Chacun fait des efforts et il nous arrive de beaucoup rire de nos défauts respectifs de prononciation.
A l’heure à laquelle j’écris cette lettre, cela fait à peine plus d’une vingtaine de jours que je vis au foyer mais je commence tout doucement à m’y sentir un peu chez moi, ce qui est loin d’être le cas lorsque je me promène dans la rue ou que l’on assiste à des festivals avec les enfants. Je suis bien souvent la seule « blanche » et je suis dévisagée et observée par tous ceux que je croise. C’est à ces moments que je me sens réellement étrangère. J’espère vivement que cette sensation s’apaisera avec le temps.
Pour l’instant, je suis encore beaucoup plus observatrice et exécutante que source de propositions dans mes relations avec les enfants. Et j’avoue que cela est très frustrant pour moi qui suis diplômée dans l’éducation et l’animation, cela m’a même valu une soirée cafardeuse. Ce n’est vraiment pas évident de se retrouver comme une débutante alors que l’on a de nombreuses années d’expérience ! Mais pour avancer il faut l’accepter et ne pas perdre patience … se dire aussi que cette phase d’observation est essentielle pour que je puisse remplir ma mission.
jeudi 29 novembre 2007
Mon arrivée à Bangkok et les premières semaines
Comme chacun le sait, en Thaïlande, il fait chaud et cela ne devrait pas nous surprendre et pourtant en sortant de l’aéroport j’ai été assommée par la chaleur. Je m’y attendais, mais ne pouvais pas imaginer à quel point cela me tomberait dessus. C’est un peu comme entrer dans un hammam avec tout de même un peu moins d’humidité. La fraîcheur du taxi fut la bienvenue, puis la douche froide à la maison des bambous également, malheureusement les suées reviennent vite !
Immédiatement dans le bain de la mission, le soir il faut déjà prendre la route pour découvrir les paysages que j’aurai tout le loisir d’apprendre à connaître pendant toute l’année de ma mission. Avec Véronique qui était chargée de la coordination des parrainages nord et Issan, nous prenons un bus qui mettra environ 12 heures pour nous mener à notre destination : Chiang Saen.
Chiang Saen est une petite ville située en bordure du fleuve non loin de Mae Sai ville frontière avec la Birmanie. Nous y passons trois jours, le temps de rencontrer la responsable du foyer ainsi que son équipe avec lesquelles je vais travailler, le directeur de l’école où je vais donner des cours d’anglais et bien sûr, les enfants. Le temps aussi de me donner sacrément envie d’apprendre le thaï pour pouvoir communiquer avec tout ce petit monde.
La fin de cette première semaine a été plus touristique, mais m’a permis de rencontrer deux autres bambous sur leur mission et de prendre auprès d’eux quelques conseils pour mes futurs cours. Cela a également été l’occasion de découvrir des paysages somptueux et de partager le premier repas chez des villageois qui nous ont reçus comme des rois. Quel bonheur aussi de trouver un peu la fraîcheur de la montagne.
Mais, il a fallu penser à redescendre sur terre pour rentrer vers Bangkok et cette fois-ci je ferai le trajet seule…
seule pour la première fois en Thaïlande. Sensation étrange et quelque peu inquiétante ! mais au final je m’en suis bien tirée !! heureusement que de nombreux thaïs parlent anglais !
Après cette semaine paradisiaque dans le nord de la Thaïlande, ont suivi trois semaines de vie à Bangkok, cité des Anges, capitale de la Thaïlande.
Quelle confusion dans cette ville où tout va à cent à l’heure, où les grands buildings jouxtent les petites masures, où les tuktuk affrontent les milliers de taxis et de motos qui circulent 24 heures sur 24 sur les grands axes !
Quel exercice épuisant de faire le moindre petit trajet à pied ! la pollution ambiante et la chaleur nous font préférer les transports en commun comme les santeos, les bus ou encore le métro aérien.
Tous les sens sont mis à l’épreuve ! dans le brouhaha permanent de la circulation, les étalages de toutes sortes, plus colorés les uns que les autres et les odeurs plus ou moins alléchantes des différents marchands, Bangkok est le paradis des accrocs du shopping. Tout pousse à la consommation, les nombreux centres commerciaux climatisés (dont certains s’élèvent sur 6 étages !) donnent le tournis, la publicité télévisuelle envahie même le métro aérien où l’on se retrouve vite à regarder ce petit écran sans y faire attention !
Heureusement pour moi, Bangkok, comme la plupart des grandes villes, a également plusieurs temples majestueux et des parcs de toute beauté qui sont comme des bulles d’oxygène et de quiétude dans toute cette agitation. Et quoi de mieux que quelques brasses dans une piscine au 11ème étage d’un building pour se délasser ! c’est là l’avantage des grandes villes, les divertissements y sont nombreux et l’on n’y manque pas de rencontrer d’autres expatriés (quoique ce dernier point n’est peut-être pas un avantage ; en tout cas, je ne le ressens pas encore comme cela !).
Immédiatement dans le bain de la mission, le soir il faut déjà prendre la route pour découvrir les paysages que j’aurai tout le loisir d’apprendre à connaître pendant toute l’année de ma mission. Avec Véronique qui était chargée de la coordination des parrainages nord et Issan, nous prenons un bus qui mettra environ 12 heures pour nous mener à notre destination : Chiang Saen.
Chiang Saen est une petite ville située en bordure du fleuve non loin de Mae Sai ville frontière avec la Birmanie. Nous y passons trois jours, le temps de rencontrer la responsable du foyer ainsi que son équipe avec lesquelles je vais travailler, le directeur de l’école où je vais donner des cours d’anglais et bien sûr, les enfants. Le temps aussi de me donner sacrément envie d’apprendre le thaï pour pouvoir communiquer avec tout ce petit monde.
La fin de cette première semaine a été plus touristique, mais m’a permis de rencontrer deux autres bambous sur leur mission et de prendre auprès d’eux quelques conseils pour mes futurs cours. Cela a également été l’occasion de découvrir des paysages somptueux et de partager le premier repas chez des villageois qui nous ont reçus comme des rois. Quel bonheur aussi de trouver un peu la fraîcheur de la montagne.
Mais, il a fallu penser à redescendre sur terre pour rentrer vers Bangkok et cette fois-ci je ferai le trajet seule…
seule pour la première fois en Thaïlande. Sensation étrange et quelque peu inquiétante ! mais au final je m’en suis bien tirée !! heureusement que de nombreux thaïs parlent anglais !
Après cette semaine paradisiaque dans le nord de la Thaïlande, ont suivi trois semaines de vie à Bangkok, cité des Anges, capitale de la Thaïlande.
Quelle confusion dans cette ville où tout va à cent à l’heure, où les grands buildings jouxtent les petites masures, où les tuktuk affrontent les milliers de taxis et de motos qui circulent 24 heures sur 24 sur les grands axes !
Quel exercice épuisant de faire le moindre petit trajet à pied ! la pollution ambiante et la chaleur nous font préférer les transports en commun comme les santeos, les bus ou encore le métro aérien.
Tous les sens sont mis à l’épreuve ! dans le brouhaha permanent de la circulation, les étalages de toutes sortes, plus colorés les uns que les autres et les odeurs plus ou moins alléchantes des différents marchands, Bangkok est le paradis des accrocs du shopping. Tout pousse à la consommation, les nombreux centres commerciaux climatisés (dont certains s’élèvent sur 6 étages !) donnent le tournis, la publicité télévisuelle envahie même le métro aérien où l’on se retrouve vite à regarder ce petit écran sans y faire attention !
Heureusement pour moi, Bangkok, comme la plupart des grandes villes, a également plusieurs temples majestueux et des parcs de toute beauté qui sont comme des bulles d’oxygène et de quiétude dans toute cette agitation. Et quoi de mieux que quelques brasses dans une piscine au 11ème étage d’un building pour se délasser ! c’est là l’avantage des grandes villes, les divertissements y sont nombreux et l’on n’y manque pas de rencontrer d’autres expatriés (quoique ce dernier point n’est peut-être pas un avantage ; en tout cas, je ne le ressens pas encore comme cela !).
Mais bien sûr, pendant ces trois semaines je n’ai pas fait que flâner, les matinées étaient consacrées à l’apprentissage du thaï en cours particulier de deux heures. Vous allez peut-être penser que cela ne fait pas beaucoup, mais détrompez-vous, c’est bien assez pour une journée! avec mes collègues bambous, nous ressortions de là exténués et la tête pleine d’un vocabulaire nouveau aux sonorités complètement différentes à assimiler pour le lendemain. C’est une sacrée gymnastique du cerveau que de réfléchir avec trois langues ! car évidemment les cours ne sont pas en français/thaï, mais en anglais. Alors lorsque l’on est pas vraiment une pro en anglais, c’est d’autant plus compliqué !!
Tout ce temps à Bangkok a été plein de paradoxes. J’ai eu l’impression que le temps tirait en longueur et que le jour de mon départ pour la mission n’arriverait jamais et en même temps, j’ai eu le sentiment que cela a été très (ou peut-être trop) court.
Mais le jour du départ a fini par arriver et là, j’ai été tiraillée d’un côté par l’appréhension de partir seule sur ma mission avec mon tout petit bagage de vocabulaire thaï que je ne maîtrise pas encore et l’envie de rester avec les autres Bambous à Bangkok et de l’autre côté par le désir de revoir tous les enfants et d’apprendre à les connaître et d’arriver enfin dans le vif du sujet.
Point de départ de l'aventure
Il y a quelques années j'avais fait des recherches sur internet pour faire de la solidarité internationale. J'avais alors imprimé et complété le dossier de candidature pour les mission proposées par Enfants du Mékong, mais jamais renvoyé.
J'ai continué à vivre paisiblement ma petite vie en France, jusqu'au jour pas si lointain, où l'idée de faire de la solidarité internationale que j'avais soigneusement rangée au fond de ma tête, a refait surface. Mais cette idée avait eu le temps de mûrir et moi aussi et cette fois-ci j'étais prête.
Au début du mois mai je remplissais le dossier et l'envoyais à EDM, sauf que je pensais que les candidatures étaient déjà closes et que si j'avais la chance de pouvoir partir avec cette association ce serait l'année suivante ! je me disais qu'en attendant je pourrais toujours faire une mission de courte durée, histoire de voir si l'expatriation me convenait !
mais le destin en avait décidé autrement, trois jour après le départ de mon courrier je recevais un coup de fil d'EDM qui voulait me voir en entretien. J'étais aux anges, je souriais bêtement dans la rue...bref ! le 1er juin je partais à Paris pour rencontrer Axelle et Claire, qui m'ont posé quelques questions à propos de mes motivations, de mon parcours professionnel et personnel et qui m'ont expliqué les différentes missions. Je suis ressortie de l'entretien gonflée à bloc et certaine que c'était bon, que je pouvais préparer ma lettre de démission et ma valise !!
bon, le weekend est passé et le lundi aussi et là j'ai commencé à me dire que je m'étais peut-être un peu réjouie trop vite !! mais non, le mardi matin Axelle me téléphonait pour m'apprendre la bonne nouvelle.
Les choses ont commencé à s'accélérer dans ma tête, il ne me restait plus beaucoup de temps pour trouver mes financements. J'ai monté un dossier qui a été validé par EDM et l'ai envoyé à mon entourage, aux délégués EDM en Savoie et Haute-Savoie et à des fondations... mais l'argent ne rentrait pas suffisamment, je commençais à m'inquiéter. Mais Axelle m'a rassuré en me disant que même si je n'avais pas la totalité de la somme je pourrais tout de même partir et que les dons pouvais encore arriver tout au long de l'année.
A ce jour, je n'ai toujours pas réuni l'ensemble de fond nécessaire à ma mission et je continue les recherches. Ma maman m'aide beaucoup en distribuant mon dossier à toutes ses collègues de travail et en parlant de ma mission à tout bout de champ et à n'importe qui !! j'ai aussi contacté les délégués EDM de ma région natale, ainsi que la presse (Dauphiné Annecy et Savoie ainsi que les dernières nouvelles d'Alsace) qui se chargent de faire paraître des articles. Voilà tu connais maintenant toutes les démarches que j'ai effectué.
je n'ai qu'un seul conseil : si l'envie de faire de la solidarité internationale te trotte dans la tête depuis un moment je te conseille de foncer et de réaliser tes rêves.
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